Interview Oulmerie : Album "Burnout"

Interview Oulmerie : Album "Burnout"

Aujourd’hui rendez-vous au 39 rue d’Alésia à Paris, pour rencontrer Louis et Valentin qui forment le duo Oulmerie. Lundi 3 décembre est sorti leur nouvel album “Burnout”, et on a sauté sur l’occasion pour discuter musique, influence, psychédélisme et société avec eux !

Lorsqu’on pénètre dans le sanctuaire Oulmeresque, c’est à une autre dimension que l’on accède. Le temps se trouve tout à coup ralenti, car ici personne n’est pressé. L’ambiance est chaleureuse et onirique, entre canapé vintage et tableau de Kandinsky ornant le salon. Les chats, Marcel et Ozy, se prélassent pour mieux faire comprendre au visiteur la marche à suivre. Le cannabis se consomme inexorablement, transformé petit à petit en nuage poétique qui s’élève jusqu’à rejoindre le gros “OULM”, accroché au mur tel un mantra.

Pas de doute, on a atterri au bon endroit, et on est content d’être ici !

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Hello Louis et Valentin, pouvez-vous nous en dire plus sur l’origine du duo ?

Louis : Cela fait plus de 8 ans qu’on se connaît, on s’est rencontré allongé sur le carrelage à la soirée d’une amie qu’on avait en commun, on était les seuls fumeurs de pétards, et on a parlé nihilisme et musique principalement.

Valentin : On s’est compris lors de cette soirée, et c’est là qu’est née notre amitié. On a établi un contact cette nuit là !

À partir de là, d’où vient ce nom énigmatique qu’est Oulmerie ?

Valentin : À la base c’est une blague entre copain. On aime créer des mots, faire des néologismes, à force nous sommes tombés sur “Oulm” puis “Oulmerie”, donc il n’y a pas vraiment de sens !

Louis : C’est venu tout seul, et puis quand on a monté le groupe on s’est dit “ok on l’appelle Oulmerie”.

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D’où vous vient l’aspect fusionnel, monstrueux présent dans vos visuels et l’aspect décomplexé de votre musique ?

V : Je pense que l’origine de cela est la couleur psychédélique, parce que la vie est onirique. Pour créer il faut être dans l’onirisme au quotidien. Comme on est un peu sombre avec parfois des tendances dépressives, on fait une musique contrariée. Ce qui définit notre identité est toujours comme une certaine monstruosité.

L : C’est toujours un peu l’univers des monstres, c’est David Lynch… Le psychédélisme, le rock psyché, les oeuvres d’arts psychés. On est beaucoup bercés par cela Valentin et moi. Et dans tous les domaines, du cinéma à l’art pictural, avec par exemple Kandinsky.

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Comment pourriez-vous présenter “BURNOUT” en une phrase ?

L : Burnout, c’est assez explicite, c’est la saturation de l’esprit ! Donc cet album c’est la saturation de mon esprit et de celui de Valentin.

V : Le 39 rue d’Alésia c’est bruyant… quand tu es exposé à la pollution lumineuse, sonore, générale même, ça entretient une sorte de dépression par rapport à quelque chose qui ne te lâche jamais. C’est plus ou moins comme vivre dans une machine à laver ! Tu dors et tu entends du bruit dans ta tête.

Quelles sont les évolutions entre votre premier Album et celui-ci ?

V : La catalysation ! C’est plus catalysé, là c’est plus un mood qui a été exploité pleinement, alors que l’ancien album était composé de plein de moods.  

L : C’est plus concis, précis. C’est un peu le résultat de toutes les expérimentations du premier. Puis le premier on a mis un an à le réaliser mais ça a mûri pendant des années. On avait beaucoup de choses à dire depuis longtemps. Quand on a débuté celui-ci c’était neuf, on a fait table rase et on a commencé à composer à partir de zéro, mais avec l’expérience de ce qu’on avait pu faire avant.

Quelles sont vos influences musicales ?

V : Les Pink floyd c’est ce qu’on a le plus partagé... Pourtant ce sont des influences qui sont très éloignées de ce qu’on fait mais c’est ça qui est drôle ! Après si on doit parler d’influences directes, en rap américain actuel on pourrait citer Big Sean ou Drake, ou encore dans le timbre on s’inspire de Tommy Genesis. C’est très varié du Rock au Metal en passant par le Rap. Ce qui est intéressant avec les Pink Floyd c’est qu’ils font de la musique en fonction de l’époque, alors que tu as des groupes qui ont une case, par exemple un groupe que j’adore, Tame Impala, eux revendiquent “on est rock psychédélique à l’ancienne aujourd’hui”. Nous on fait de la musique de notre temps, si on fait encore de la musique dans 20 ans, ce sera de la musique de 2038, et il faudra l’emmener jusque là, c’est aussi notre rôle !

Quelles sont vos influences hors musique ?

V : On a été très sensibles à un film nommé Pieles du réalisateur espagnol Eduardo Casanova. C’est un cinéma avec un scénario très étrange, dans la sensualité, très monstrueux et psychédélique.

L : Sinon on a Jodorowsky, de toute manière on est influencé par tout ce qui est un peu hors-norme, l’absurde, les freaks, dans le cinéma, dans l’art pictural, c’est ça qui nous touche !

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Et en dehors des domaines artistiques ?

L : L’arrêt de bus en bas… vraiment c’est une réponse sincère ! On parlait tout à l’heure de vivre dans une machine à laver, moi tous les matins quand je me réveille je suis à poil devant 18 personnes qui ont un but, qui vont au travail, qui font leur vie… C’est le matin, c’est l’heure de pointe, tout le monde fait des choses. Et moi je me réveille, mon travail est à la maison donc je regarde ça comme à la télé. Comme dans un aquarium, c’est fascinant il se passe trop de choses. Donc cela influence forcément notre esprit. Quand je suis dans le métro, j’ai trop de choses à regarder, il y a trop de choses autour de moi. Je peux dire que je fais de la musique à Paris grâce au métro et à ma fenêtre où je suis en plein dans le bouillon et le bruit avec un grand B.

À partir de là, quelle est pour vous la définition du Parisian Spirit ?

V : Paris est un gros paradoxe, il y a beaucoup d’entraide et beaucoup d’individualité aussi ! C’est la ville du social mais c’est aussi la ville du capitalisme effréné. C’est une dualité aussi un peu Paris, peut-être que le Parisian Spirit est aussi une dualité. Je pars du principe que dans un monde où tout vas bien, c’est triste à dire, mais il y aura toujours des gens pour chercher à déséquilibrer l’ensemble à leur avantage, c’est impossible que 7 milliards de gens soient d’accord. Paris est un condensé de ça, c’est extrêmement multiculturel, il y a plein d’idées émergentes et d’initiatives positives… et en même temps il y a une énorme misère humaine.

L : À certains coins de rues tu peux croiser des gens géniaux et à d’autres cela devient très oppressant… Paris c’est toujours l’hyperbole de l’idée. Il y a trop de gens, donc des fois c’est génial car tu n’es pas tout seul, tu te rend compte qu’il y a plein de gens comme toi qui partagent tes idées, et il y a pleins de gens qui vont t’aider, Paris c’est la ville des rencontres, de l’amour… mais à côté on est en train de se marcher dessus. Donc il y a un espèce de concentré d’énergie autant les bonnes que les mauvaises, c’est le ying et yang qui bouillonne. Tu est obligé d’en sortir à un moment sinon ton cerveau sature…

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Tout est dit, maintenant (ré)écoutez Burnout sur toutes les plateformes, et rendez-vous le 19 Janvier prochain à l’Alimentari pour le premier concert spécial “Burnout” d’Oulmerie, avec le Wookiz en première partie !

Merci à Valentin et Louis pour cette petite interview :)
À + les artistes !

Retrouvez Oulmerie sur :

FACEBOOK : https://www.facebook.com/OULMERIE/

INSTAGRAM : https://www.instagram.com/oulmerie/

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Article et photos par Adam Bidar, co-fondateur de PARISIAN SPIRIT.









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